Dahlia ou géorgine
Au Petit Paradis vous raconte une histoire:
Lorsqu’au XVI e siècle, le conquistador espagnol Hernán Cortés s’émerveille devant les dahlias dans les prestigieux jardins des Aztèques, il est sans doute le premier Européen à voir ces fleurs. A cette époque, il en existe déjà d’innombrables variétés, mais étant donné que le Mexique compte en même temps toutes sortes de peuples indigènes possédant chacun leur propre langue, la fleur devient célèbre sous plus de 20 noms différents, ce qui n’a rien d’étonnant. On l’appelle, par exemple, chichipatli (médicament amère), cocotli (bulbe aquatique) ou encore coanenepilli (langue de vipère). Malgré cela, les dahlias somnolent tranquillement au Mexique, jusqu’à ce qu’un jour, le directeur du Jardin botanique de Mexico City ait l’idée d’envoyer des tubercules de dahlia au Jardin botanique de Madrid. C’est ce qu’il a probablement fait en 1789.
Antonio Cavanilles, directeur du Jardin botanique de Madrid, plante le dahlia, le laisse fleurir et en 1791, il lui donne le nom de Dahlia pinnata en hommage au botaniste suédois Andreas Dahl. Malheureusement, cet évènement ne semble pas s’être ébruité, même dans les milieux spécialisés. C’est la seule façon d’expliquer pourquoi en 1792, un autre botaniste donne également le nom de «dahlia» en l’honneur de Dahl à une hamamélidacée originaire d’Afrique du Sud. Cette fois, un botaniste berlinois semble en avoir pris note. C’est pourquoi, il rebaptise le dahlia mexicain du nom de «georgia variabilis».
C’est ainsi que «notre» dahlia a eu deux noms pendant de longues années: en Allemagne du Nord, en Scandinavie et en Europe de l’Est, on l’appelait presque toujours «géorgine», alors qu’en Allemagne du Sud, en France, en Angleterre, en Belgique et en Suisse, elle était connue sous le nom de «dahlia». De nos jours, le nom du genre botanique en vigueur est «dahlia».